RANDY JACKSON / RANDY & THE GYPSYS
Dire que la pochette du dernier album de Randy Jackson est moche est un euphémisme. Un peu dans le style de "Bad",
le 45t, mais en râté: clip-clap, on rembarque. Elle a tout de même le mérite de nous présenter sa nouvelle bande de
copains: The Gypsys ("Les Gitans" en français... tout un programme!). Ils sont six, dont une femme, brune, belle,
qui a le privilège (mais c'est normal puisque c'est une femme) de se tenir aux côtés d'un Randy jambes écartées,
mains jointes, mi-moussaillon, mi-militaire.
Le clip est austère et donne à peine envie d'écouter l'album. Ce serait un tort car les points faibles s'arrêtent là,
ou presque. Première constatation à l'écoute de "Randy & The Gypsys": un son funk qui se rapproche bien plus des dernières
productions de Jermaine que celles de son aîné Michael.
Démarrage sur les chapeaux de roues avec le titre le plus percutant de l'album: "Perpetrators". Premier 45t extrait de
l'album à être commercialisé aux USA, doublé d'un clip bien troussé, mi-couleur, mi-noir et blanc. La recette semblait
compète mais dans les charts la sauce ne monte pas. Un deuxième titre clôturera la carrière courte d'un album de neuf
titres qui méritait assurément plus d'égards: "Love You Honey". Re-clip pour ce single dont l'apparition dans le Top US
nous rappelle non sans émotion la fameuse devise: "l'important c'est de participer!".
En France l'album passe complètement inaperçu (vous en savez quelque chose) et pourtant... Une chose est sûre, Randy
ne souffre pas de l'absence d'inspiration qui caractérise les deux derniers disques de Jermaine Jackson. De "Perpetrators"
à "You Can't Wait", de "Luv Thang" à "Love You Honey", l'empreinte "Jackson" est présente. Les mélodies distillées de-ci
de-là enchantent dès la première écoute sans toutefois atteindre de réels sommets. Ce n'est pas un chef d'oeuvre d'avant-
gardisme révolutionnaire, certes, mais voilà un album rafraîchissant, sans prétention et assez riche pour dépasser les
cinquante écoutes.
Toutes les chansons sont écrites par Randy dont on avait déjà pu, par le passé, remarquer les talents de compositeur. C'est
lui qui avait co-signé les titres de la face B de "Triumph". "One More Chance" sur "Victory", c'est encore lui. "Heal The
world" sur "Dangerous", c'est toujours... non, euh, là ce n'est pas lui, mais la preuve est faite qu'il dispose d'un réel
potentiel qui semble loin d'être épuisé.
On notera la participation éclair de Bryan Loren (qui a travaillé avec Michael sur "Dangerous") pour la production d'un
titre: "Gigolo", seule réelle fausse note musicale de l'album.
Et le physique dans tout ça? On regarde ses deux vidéos et on en vient à cette certitude: Randy-la-malice possède l'un des
visages les plus séduisants et charismatiques de la Jackson Family. Vrai.
Restent les fameux "Gypsys". Qui sont-ils? D'où viennent-ils? Peut-être de la planète Euphore. Quant à leur participation
sur l'album, le flou est total... le mystère reste entier.